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même si une décision est déjà prise il faut se battre comme si rien n'était joué

 

    http://rebellyon.info/La-prison-tue-Creve-la-taule.html

    Horreur dans les prisons françaises

    Publié lundi 24 novembre 2008
     

    Dans ce texte issu d’un article d’Olivier Bertrand, c’est toute la politique carcérale qui est remise en question, et en fait c’est tout le système dans lequel nous sommes qui est remis en cause. Par conséquent nous sommes nous-mêmes entièrement remis en cause, alors que nous aurions tort de mettre tout sur le dos de ceux qui le subissent, et qui peuvent apparaître comme des monstres, à l’intérieur des prisons.

    Vincent, 53 ans, a été condamné à deux ans de prison ferme d’abord à Saint-Paul à Lyon, et ensuite à Villefranche-sur-Saône. Il raconte ces deux années de cauchemards que l’on a du mal à imaginer.

    « J’ai été incarcéré le 27 juillet 2006 à Saint-Paul, raconte-t-il. Lorsque vous arrivez, vous laissez votre pécule à l’entrée, mais toute la prison sait immédiatement que vous avez de l’argent. J’avais 1500 euros. Je me suis retrouvé dans une cellule de deux, où nous étions cinq en tout. Le premier soir, il ne s’est rien passé. Le lendemain, le plus âgé est resté dans la cellule avec moi pendant que les autres allaient en promenade. Il m’a dit : "Si tu veux être protégé, tu devrais te mettre avec moi, tu éviteras les ennuis." J’ai fait la bêtise d’accepter. On a fait ça, puis les autres sont remontés de promenade et il leur a raconté, en arabe. Après, ils m’ont violé pendant quatre jours et obligé à cantiner pour eux, à commander des cigarettes. Ils menaçaient de faire des tournantes dans les douches si je refusais. L’auxiliaire d’étage a fini par prévenir le directeur et j’ai été transféré à Villefranche, où j’ai été hospitalisé pendant dix jours. »

    Vincent n’a pas porté plainte. Par peur des représailles, explique-t-il. Les viols à Saint-Paul doivent cependant être évoqués le mois prochain devant la commission plénière du comité européen pour la prévention de la torture du Conseil de l’Europe.

    A Villefranche, Vincent a été placé dans un bâtiment où l’on regroupait les détenus incarcérés pour des affaires de mœurs. « Mais ils ne voulaient pas être comparés à moi, poursuit-il. J’étais trop efféminé. Ils ont détourné vers moi l’attention des jeunes Arabes qui s’en prenaient à eux. En prison, il y a un amalgame complet, pédé veut dire pédophile. Ils me traitaient comme un violeur d’enfants. Certains gardiens me désignaient en me parlant au féminin, en m’appelant "la blonde". »

    Brimades et agressions auraient duré plusieurs mois. L’administration aurait refusé un placement à l’isolement parce qu’elle le jugeait « vulnérable », elle craignait un suicide. « En prison, plus les gens sont jeunes, plus ils sont violents, décrit Vincent. Parce qu’ils ont peur. La nuit, vous entendez les cris de ceux qui se font violer. Personne ne dénonce, par peur des représailles. » Lui aurait régulièrement subi des agressions, jusqu’à une tentative de suicide, en juillet 2007. « On m’a alors laissé tout seul dans une cellule quelque temps. Je ne sortais pas, je n’allais pas aux douches, pas en promenade, pour ne pas être agressé. Je me repliais sur moi-même. » Un jour qu’il allait voir le psy, un détenu lui aurait écrasé sa cigarette près de l’œil. « Brûlure de cigarette par écrasement sur le bord externe de l’œil gauche », relève un certificat médical du 1er février 2008.

    Un codétenu a ensuite été placé avec lui, en mars. Un type qui suivait, selon lui, « un traitement lourd », et se revendiquait du Front national. « Il disait qu’il ne voulait être ni avec des gris, ni avec des pédés. » Les coups auraient duré trois semaines dans le huis clos de la cellule. L’homme l’aurait forcé à porter une étoile rose avec son numéro d’écrou. Il l’aurait brûlé entre le pouce et l’index, avec un ciseau chauffé au briquet. Il montre la cicatrice. Le 6 avril, le service médical a noté les « volumineux hématomes » et prévient le directeur. Vincent avait perdu six kilos.

    Il a fini par écrire. A des journaux, à la Haute autorité de lutte contre les discriminations (Halde), qui a saisi l’Inspection générale des services pénitentiaires. « J’ai aussi contacté le contrôleur général des prisons et j’ai tout raconté. C’est lui qui a exigé que je sois placé à l’isolement. » Vincent sortait d’une grève de la faim, il avait encore perdu douze kilos. Puis l’un de ses voisins de cellule s’est suicidé.

    Ces dernières semaines, la maison d’arrêt de Villefranche a connu deux suicides par pendaison et un homme est dans le coma après une ingestion de médicaments [1]. Vincent, lui, est sorti samedi. Avec 1,88 euro en poche. Un médecin de l’unité de consultation et de soins ambulatoires l’a conduit aux urgences psychiatriques. Il a été transféré dans un autre hôpital. Il s’y repose. « Je ne sais pas si j’aurais la force de revivre, dit-il. Je voulais témoigner en sortant pour qu’on ne laisse plus faire ça. »

    Texte issu d’un article d’Olivier Bertrand paru dans Libération du 23/10/08.

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    Quelques extraits de réactions et témoignages à la suite de l’article :

    « Je sors de 4 mois et trois semaines de Fleury Merogis. 56 ans. J’ai perdu 24 kilos… les hurlements chaque nuit sont inimaginables. »

    « Le plus terrible, c’est que tout le monde le sait et que rien ne bouge. 3 hommes dans neuf mètres carré pendant des mois voire des années, ça ne peut pas bien se passer. »

    « Révoltant effectivement. Mais cela n’empêche pas les tribunaux de continuer à condamner à tour de bras : il y a quelques jours, une peine de 2 mois de prison ferme prononcée par un tribunal de l’Ouest de la France pour "outrage à force de l’ordre". Incarcération immédiate. »

    « Je sors de 40 jours de prison à Saint Paul. Batiment H. Ce que dis cet homme c’est vrai. J’ai vu des scènes de tortures, des détenus forcés à boire de l’eau de javel, des rackets. Au bout d’un moment on ne sort plus en promenade de peur d’être le prochain. Après 3 semaines j’ai été placé avec un autre blanc en cellule, ça faisait 3 mois qu’il ne prenait plus de douche par crainte de… rien que d’écrire ces lignes me fait pleurer… »

    « A quoi servent les murs des prisons ? A "protéger" la société des criminels ? Ou à créer encore plus d’horreur et de délinquance ? »

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    CONTRE TOUTES LES PRISONS VENEZ DIRE QUE NOUS NE LES OUBLIONS PAS

    [1] Depuis, il y a eu un autre suicide à la prison de Villefranche, et à partir de là l’administration pénitenciaire a ordre de ne plus informer à ce sujet.

    Le 11 décembre 2008 vers 22 h

    quitte à choquer j’écris. j’ai fait 8mois de detention (sur 22 prononcés d’où conditionnelle jusque 2011) je suis sortie en juin 2008. arrivée similaire à l’article sauf que mon pécule c’est moi qui l’ai dit (3€), accueil et soutien calme (don 1enveloppe, 3papiers). je ne fume pas mais jamais je n’ai vu de femme gaspiller le feu pour autre chose que fumer et cuire à manger. tout est cher et rien ne s’obtient facilement. Jamais vu viol ou relation sexuelle. j’ai vu de l’inimaginable mais pléthore d’exces administratifs + que de coups, 1 detenu ne vaut rien (malgré affiche vraie bataille pour sortir voter, 2e tour seulement). la honte c’est surtout le "suicide ouvert à tous" en prison par la destruction mentale les tentatives sont constantes les familles n’y voient que du feu. dans l’article le propos sur les "arabes" m’écoeur. je suis "bien" aryenne et nombres "blanches" étaient pires ++++ que des "arabes". le mélange criticable est celui des cas. beaucoup n’ont rien à faire en prison or les detenus disent souvent "on y est tous pour quelque chose" :(((, les condamnées à courtes peines restreintes en possibilités comme les prévenues. je n’ai appris que trop tard, par 1codetenue, que je pouvais sortir par caution et éviter tous les drames survenus à cause. la santé est "défoncée" en prison, je suis malade, mon état a irréversiblement été altéré.

    beaucoup revendiquent pour le respect des "défendeurs des belles idées".

    moi je vois que c’est le sabrage disséminé par des procédures (de base civiles) que des personnes solides ne peuvent plus agir (moi financièrement avant ça allez, je participais à plusieurs associations -logement, sans papiers, solidaire,..-, j’aidais -femmes battues, étrangers en danger chez eux- bref active genante mais pas dangeureuse) aujourd’hui je suis smicarde (et merci mon boss il m’a soutenue me permet d’être ressortie !). j’aime peu me dévoilée mais ce qui me connaissent m’identifieront déjà donc je finis mon résumé très rapide. certains sont en prison pour délit (crime) d’autre POUR RIEN (et non 1lutte idéologique) mon cas "non-représentation d’enfant répétée" : CP Art 227-5, Le fait de refuser INDUMENT de représenter un enfant mineur à la personne qui a le droit de le réclamer est puni… Hors après 7ans de lutte mon mari vient d’être renvoyé devant le tribunal pour coups et blessures volontaires répétées sur mon fils et moi, mais ce sera dans 30mois donc là mon fils (8ans) est avec lui sans droit pour moi et je ne cite pas tout. je ne suis pas unique malheureusement mais quand du petit cas comme cela laisse indifférent malgré sa bêtise il ne faut rien espérer du systeme tribunal pour des luttes engagées. a ne réagir que sur les dernières il est évident que les autres s’accumulent et fragilisent le nombre, la disponibilité, la solidité voir la crédibilité des convaincus actifs des luttes.

    ce n’est que personnel, une réalité que tous peuvent rencontrer. il y a des prisons (comme dans une même équipe de surveillantes selon celle de permanence sur le secteur c’est ok ou ko, la pénitentiaire c’est le respect de l’ordre écrit façon "oeillères sur boeufs") faites pour briser, par la société qu’il faut éduquer non engueuler ou contraindre sinon échec et continuation.

    Et merci aux croyants (prètres, chrétiens, musulmans) et visiteurs de prisons qui viennent nous voir.

    sur ce il m’a fallu 5h pour réussir à écrire que cela sur ce souvenir. bien à vous lecteurs.

    http://rebellyon.info/article5702.html

     

     

 
 



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